Publié le
26 août 2025
Gauthier
L’assistant médical est un métier récent qui s’inscrit dans la transformation du système de santé. Conçu pour décharger les médecins de tâches opérationnelles et administratives, ce poste est à la frontière de celui d’infirmière et de secrétaire médicale. Il s’agit d’un collaborateur qui exerce son activité sous la responsabilité du médecin.
Il a été instauré par la loi du 24 juillet 2019 relative à l’organisation du système de santé et précisé par différents arrêtés, dont celui du 14 août 2019 sur les missions, ainsi que celui du 7 novembre 2019 définissant les qualifications requises. Ce métier est inscrit au RNCP (Répertoire national des certifications professionnelles) avec le CQP « Assistant médical »(code RNCP 36358), ce qui confirme sa reconnaissance officielle et offre un cadre pour la formation et les compétences requises.
1. Qui peut être assistant médical ?
Seuls certains profils peuvent accéder à ce métier :
Ceux qui disposent déjà d’un diplôme d’État dans un métier de soins (infirmier, aide-soignant, auxiliaire de puériculture) et bénéficieront alors d’une formation d’adaptation (98 heures environ) ;
Les profils non soignants, par exemple des secrétaires médicales, devront suivre la formation complète (environ 279 heures réparties sur 10 à 12 mois).
Depuis la convention médicale 2024, l’assistant médical recruté dispose de deux ans pour finaliser sa formation et obtenir le CQP auprès d’un organisme agréé .
Ces formations comportent des modules théoriques (règles de gestion administrative, utilisation des outils numériques, principes de coordination des soins) et pratiques (travail sur le terrain en cabinet médical), afin de garantir que le diplômé puisse intervenir de façon autonome dans les missions qui lui sont confiées.
2. Quels sont les rôles d’un assistant médical ?
Le rôle d’un assistant médical est variable et doit être défini à l’avance. Les tâches sont en effet très diverses et cela doit être adapté au besoin des médecins sur place. Les tâches peuvent être administratives, techniques, liées à une communication voire une coordination des soignants.
Suivi du parcours de santé du patient
Informer et éduquer :
Contrôler le suivi thérapeutique :
Orienter le patient :
Accueil et prise en charge administrative des patients
Gestion administrative et documentation :
Organisation des consultations et téléconsultations :
Gestion du risque contaminant et des procédures de sécurité sanitaire
Application des protocoles d’hygiène et sécurité :
Gestion des déchets et traçabilité :
Veille à l’identification sécurisée :
Suivi des effets indésirables :
Assistance opérationnelle au praticien
Préparation logistique et support technique :
Intervention en situation d’urgence :
Gestion du stock :
3. Cadre légal des assistants médicaux
Pour qui travaille l’assistant médical ?
L’assistant médical est généralement employé par un ou plusieurs médecins au sein d’une MSP. La mutualisation de l’embauche par plusieurs médecins devrait être possible prochainement, il s’agissait d’un engagement prévu dans la convention de 2024 ;
En pratique, l’intégration se fait par la définition d’un planning de travail partagé, une répartition claire des tâches et une inclusion dans les réunions de coordination d’équipe ;
Cette organisation permet d’optimiser l’emploi du temps et de fluidifier l’accès aux soins pour les patients tout en améliorant la collaboration entre les professionnels de santé.
Quelle est sa responsabilité ?
Sur le volet de la responsabilité et de l’éthique, rappelons que l’assistant médical demeure sous la responsabilité du médecin qui l’emploie ;
En MSP, si plusieurs médecins partagent ses services, chacun reste responsable des tâches qu’il lui délègue individuellement. Il est donc important que les limites du rôle de l’assistant soient bien comprises par toute l’équipe.
4. Dispositifs de financement
Le financement de l’assistant médical est destiné au médecin traitant et est assuré par l’Assurance Maladie. La SISA ne peut pas bénéficier d’aide de la part d’assurance maladie et il ne s’agit pas d’un indicateur de l’ACI au titre du premier avenant.
Montant de l’aide
Dès l’embauche, le médecin signe un contrat spécifique avec la CPAM, avec un soutien financier dégressif sur les trois premières années, stabilisé dès la 3ᵉ année. À titre indicatif :
Pour un poste à mi-temps (0,5 ETP) : aide d’environ 19 000 € la 1ère année, 14 000 € la 2ᵉ et 11 000 € par an ensuite ;
Pour un poste à temps plein (1 ETP) : aide doublée par rapport au mi-temps.
Des ajustements ont été réalisés dans la convention de 2024, notamment avec une légère revalorisation des montants (environ +5 %) par rapport aux dispositifs précédents. La convention prévoit également la possibilité de financer un second assistant dans certains cas, facilitant ainsi la croissance de l’activité au sein de la MSP.

Critères d’éligibilité et engagements du médecin
Pour bénéficier de ce financement, le médecin doit respecter plusieurs critères, notamment un seuil d’activité minimale et une organisation en groupe favorisant la coordination des soins :
Profil conventionnel : être médecin conventionné secteur 1 (ou secteur 2 adhérent OPTAM/OPTAM-CO). L’aide est ouverte à tous les médecins généralistes et aux spécialistes sous certaines conditions (notamment en zone de tension démographique) ;
Mode d’exercice et démographie : exercer en groupe (au moins 2 médecins regroupés) et s’inscrire dans une démarche d’exercice coordonné (MSP, équipe de soins primaire) ;
Avoir une patientèle suffisante : il faut faire partie des 70% des médecins avec le plus de patients à l’échelle nationale, ce qui correspond à l’obtention d’un nombre de patient équivalent au 30e percentile national de cette distribution ;
Justifier d’un taux de croissance de patients : ce taux de croissance à atteindre est calculable ci-dessous (sauf pour les médecins se situant au moins au 95e percentile ou âgés de plus de 65 ans, où une perte de patientèle de 5% et 10% respectivement est tolérée). Les médecins nouvellement installés ont un délai de 3 ans maximum pour prendre en charge un nombre de patients correspondant au 50e percentile de la distribution nationale de leur spécialité, puis ils disposent de 2 ans pour atteindre un nouvel objectif de patients.
L’emploi d’un deuxième assistant médical
L’embauche d’un deuxième assistant médical est possible à partir de la 3e année de contrat, aux médecins :
exerçant en zone d’intervention prioritaires (ZIP) ;
qualifiés ou spécialistes en médecine générale (à l’exclusion des médecins à exercice particulier) ;
ayant déjà signé un contrat avec l’option 1 ETP ;
ayant atteint le nombre de patients à prendre en charge fixé dans leur contrat.

5. Avantages du dispositif pour les soignants et impact sur les patients
L’embauche d’un assistant médical présente plusieurs bénéfices :
Gain de temps et allègement de la charge de travail :
Amélioration de la qualité de vie au travail :
Renforcement de la coordination et de la qualité de la prise en charge :
Valorisation de compétences et opportunités de carrière :
6. Quel est l’avenir des assistants médicaux ?
Des discussions sont en cours pour étendre les missions (dont les actes techniques) pour les assistants médicaux selon leur profil. Ainsi, ceux ayant un profil plutôt infirmier qu’administratif devraient pouvoir réaliser d’avantage d’actes techniques, sous la responsabilité du médecin.
De plus, la mutualisation volontaire des objectifs liés à l’emploi d’un assistant médical est un enjeu pour les professionnels exerçant de façon regroupée (comme dans les MSP). L’embauche à plusieurs devrait permettre de faciliter l’emploi d’assistants médicaux.
Conclusion
L’intégration d’un assistant médical en maison de santé pluriprofessionnelle constitue un levier important pour améliorer l’efficacité organisationnelle, libérer du temps médical et optimiser la qualité de la prise en charge des patients. Pour les coordinateurs de MSP et les soignants, il s’agit donc d’un outil stratégique pour renforcer l’efficacité de l’équipe et répondre aux enjeux de la transformation du système de santé.
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Sources
FranceCompetence : Assistants médicaux